Ghost buster

Roucouler, se répandre en déclarations toutes plus chaudes les unes que les autres. Jouer les romantiques, jurer sur son âme qu’éternel est notre amour et puis, un jour, disparaître comme un pet dans le vent. Telle est la tragédie ou plutôt la stratégie du ghoster.

Le ghosting a toujours existé. Eh oui ! Rien inventé tu as, jeune ado boutonneux ! Mettre un terme à une relation amoureuse ou amicale en « omettant » de répondre est une stratégie connue depuis que l’Humanité est entrée dans l’Histoire. Et si aujourd’hui on ne se languit plus de la réponse en regardant la pluie couler sur les vitres, on montre son impatience en swipant machinalement, compulsivement, l’écran de son smartphone. Tic devenu TOC. Le message est remis et a été lu… mais aucune réponse. Aujourd’hui, chaque message est tracé. L’autre est mis sous pression. Il sait qu’on sait. Il ne répond pas. Silence assourdissant. Bienvenue dans le ghosting 2.0.

Lâcheté ou solution de facilité. Peu importe finalement. Ce qui reste, c’est la violence que l’absence de réponse porte en elle. Je ne mérite même pas un « je préfère qu’on en reste là ». Il n’est pas nécessaire de se justifier ; mais tout un chacun mérite un minimum de respect ; comme celui de ne pas se faire nier la tronche, d’être considéré comme quantité négligeable.

Il faut arrêter de penser que l’on peut se permettre tout et n’importe quoi derrière un écran ; sous prétexte qu’il s’agit d’un espace virtuel. La sphère Internet requiert le même respect et le même civisme qu’IRL (In Real Life).

Se mettre en mode avion est plus violent qu’une insulte jetée en pleine face, plus violent que le sourire de Jack Nicholson dans Shining ou que les films de Quentin Tarantino (j’avoue un faible pour Reservoir dogs). Plus violent même que la vision de ma soeur au saut du lit. Le ghosting c’est hardcore.

Une des valeurs fondamentales de nos sociétés occidentales dites civilisées tient en un adage martelé, seriné, rabâché jusqu’à l’écoeurement. Même céans, tu n’y échapperas pas jeune padawan: Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse.

Et comme dirait Maître Yoda A l’instar de ton image sur les réseaux sociaux respecter l’autre apprendre tu devras. Sinon jedi tu ne seras pas. Et du côté obscur basculeras.

L’arme du lâche ou l’art des mots ? Fais le bon choix.

A lire

Le ghosting, la rupture 2.0

Le gaz hilarant : attention danger!

Les siphons ne servent plus uniquement à faire monter la chantilly, mais également à mettre les jeunes sur orbite. En une inhalation comme une otarie tu riras !

L’effet du N2O est fugace. Quelques secondes seulement. Ça fait cher la barre de rire au regard des – possibles – effets secondaires dont la mort est – et de loin – le plus définitif → https://kutt.it/018xZj.

Les risques encourus par les consommateurs de protoxyde d’azote inquiètent. A tel point qu’il pourrait être considéré comme un produit stupéfiant.

Solastalgie: le ver est dans le vert !

Du binge watching au chewing-gum pour l’haleine en passant par l’asthme de ta grand-mère. Tous nos comportements sont évalués à l’aune de leur bilan carbone. Il ne se passe pas un jour sans que le science ne découvre un lien – fût-il ténu – entre une activité humaine et le changement climatique. Ou quand le pet d’une nonne en Patagonie provoque un Tsunami dans le sud-est asiatique.

Le climat change et l’homme en accélère le rythme. Tout le monde – ou presque – est d’accord là-dessus. « urgence climatique », « transition écologique », « il n’est pas trop tard mais il est grand temps » ou encore « ce sont les générations futures que l’on met en danger »… autant de locutions anxiogènes rabâchées à l’envi, jusqu’à l’écoeurement. Jusqu’à la solastagie.

La solastalgie ou éco-anxiété ou dépression verte. En gros: tu prends conscience que la planète est en danger et ça te fait perdre les pédales (insomnies, troubles digestifs, céphalées, courbatures, stress, sentiment d’impuissance et de colère). Il n’y a pas de remède connu à ce jour si ce n’est le sempiternel conseil consistant à dire qu’il ne faut pas broyer du noir tout seul dans son coin. Ben oui… c’est plus amusant à plusieurs.

Notre mission? Faire de toi un CRACS (Citoyen Responsable Actif Critique et Solidaire); ce qui nécessite dans le contexte climatique actuel une sacré dose d’optimisme. Alors quand on a un coup de mou on prend un Mars®. Parce que comme dirait l’autre « Un mars et ça repart! »*.

*N’oublie pas de recycler l’emballage si tu ne veux pas être responsable de l’extinction du lémurien de Madagascar.

Miroir! Mon beau miroir…

Ils t’affinent le nez, agrandissent et changent la couleur de tes yeux, suppriment toute forme d’imperfection sur ton visage, illuminent ton teint…. « Ils »? Ce sont les filtres. Ils te renvoient une image bigrement améliorée de toi-même. Améliorée mais biaisée. Gare à la chute! Elle porte le doux nom de dysmorphie Snapchat. Pour faire simple: c’est quand tu reprends contact avec la réalité, que tu rends compte que ton avatar… n’est qu’un avatar. Une chimère numérique dont tu n’atteindras jamais la perfection. Fût-ce à coups de bistouri.

Ce qui est préoccupant ce n’est pas tant la possibilité offerte par les plates-formes sociales de te transformer en un éphèbe ou une naïade; ni même que tu puisses partager cette vision idéalisée de toi-même avec tes potes. Non, ce qui est inquiétant c’est que cette image trafiquée s’impose à toi comme la norme, comme ce dont à quoi tu dois ressembler pour être considéré(e) comme beau/belle.

On n’est pas responsable de la tête qu’on a, mais de la tête qu’on fait

Proverbe chinois

Le 18 octobre dernier, Instagram a annoncé sa volonté d’interdire sur sa plate-forme les filtres qui donnent un effet « chirurgie plastique ». Il ne s’agit pour l’instant que d’une (bonne) intention.

Le gaz hilarant bientôt stupéfiant?

Connu dans les sphères scientifiques sous les vocables protoxyde d’azote ou oxyde nitreux, les vulgaires – du latin vulgus, i qui signifie le commun des mortels – l’appellent affectueusement gaz hilarant. C’est une molécule particulièrement polyvalente. Jugez plutôt.

Utilisé en médecine pour sédater, en mécanique pour vitaminer les moteurs , dans le secteur de l’alimentation comme gaz propulseur pour les siphons… et par les jeunes pour s’éclater le ciboulot. En toute légalité.

Parce que, oui, en plus d’être bon marché, le N2O n’est pas une drogue. Pour le moment. Si l’on en croit le chapeau de l’article publié par le Le Soir intitulé Un gaz hilarant qui ne fait pas vraiment rire tout le monde.

En attendant ce changement de statut, il est bon de rappeler que son usage répété et/ou régulier n’est pas sans risques pour la santé.