T’as sorti tes plus belles pompes, t’as vidé le pot de gel, tu cocottes tellement que tes potes pourraient te repérer à une dizaine de kilomètres à la ronde. Bref, tu t’es sapé comme jamais ! Ce soir, t’es chaud boulette ! Ce soir, c’est TON soir ! Seulement voilà…
A l’entrée de la discothèque, le sorteur te lâche : « ah non pas ce soir les gars ! » ou « ce sera pour une prochaine fois, on est complet. » ou encore « repassez plus tard ! »; le refus ne s’applique pas au groupe juste derrière. Il y a comme un problème là, non? Comme un goût d’amertume saupoudrée de colère. Comme une envie de crier « Quoi ? Ma gueule ? Mais qu’est-ce qu’elle ma gueule ? « … Mes potes et moi ne sommes ni ivres, ni agressifs et bien sapés; seuls critères qui pourraient être invoqués par le Cerbère de la porte pour nous en interdire l’accès. Alors… se pourrait-il que… Non ! Ce n’est pas possible ! Ce ne serait pas légal.
Cette histoire, c’est celle j’ai vécue à plusieurs reprises dans les pubs de ma ville. A chaque tentative, la même angoisse. A chaque stop devant une dizaine de personnes la même humiliation, la même rage face à la condescendance des physionomistes qui se prennent pour The Rock ou la Grande Muraille de Chine. Pour Einstein, faudra repasser; c’est complet là-haut.
Ah ! Oui ! Je dois vous dire que le groupe juste derrière était uniquement composé de belgicae blanciis basicus – Belges blancs communs – ; le mien comptait quelques belgicae coloribus… Délit de sale gueule typique, terriblement commun.
Afin de t’éviter de vivre les mêmes mésaventures voici quelques conseils pour espérer rentrer dans la boîte chébran du moment: ne pas avoir la peau « trop » foncée et/ou ne pas être accompagné.e d’individus porteur de cette tare (rédhibitoire), ne pas être « trop » moche (faut être un minimum instagrammable quand-même) et, tant qu’à faire, ne pas avoir l’air d’être un peu juste niveau pognon (ben ouais, comment tu vas payer le pourboire du sorteur sinon ? Hein ? Dis ?)
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots. » Martin Luther King.
Martin Luther King
On a du souci à se faire…
Lectures: https://kutt.it/Z81dBT, https://kutt.it/Dqj2eO